Quant à [la Franc-Maçonnerie moderne], elle n'a – au moins pour les quatre cinquièmes – absolument rien d'initiatique, étant un système fantaisiste de grades, construit sur la base d'un syncrétisme inorganique, à tel point qu'elle représente un cas typique de ce que René Guénon appelle la « pseudo-initiation ».
Julius Evola, La Doctrine de l’Éveil, p. 289
(…) Il n'est plus question dans la [franc-]maçonnerie [moderne] d'une initiation réelle et expérimentale, mais des vestiges croulants d'un ritualisme artificiel et inopérant, pour ne pas dire bien pire parfois.
Julius Evola, L'arc et la massue, XI
Il faut à notre avis, prendre en quelque sorte le contre-pied de l’opinion courante, et considérer la « Maçonnerie spéculative » comme n’étant, à bien des points de vue, qu’une dégénérescence de la « Maçonnerie opérative ». Cette dernière, en effet, était vraiment complète dans son ordre, possédant à la fois la théorie et la pratique correspondante, et sa désignation peut, sous ce rapport, être entendue comme une allusion aux « opérations » de l’« art sacré », dont la construction selon les règles traditionnelles était une des applications. Quant à la « Maçonnerie spéculative » qui a d’ailleurs pris naissance à un moment où les corporations constructives étaient en pleine décadence, son nom indique assez clairement qu’elle est confinée dans la « spéculation » pure et simple, c’est-à-dire dans une théorie sans réalisation ; assurément, ce serait se méprendre de la plus étrange façon que de regarder cela comme un « progrès ». Si encore il n’y avait eu là qu’un amoindrissement, le mal ne serait pas si grand qu’il l’est en réalité ; mais, comme nous l’avons dit déjà à diverses reprises, il y a eu en outre une véritable déviation au début du XVIIIe siècle, lors de la constitution de la Grande Loge d’Angleterre, qui fut le point de départ de toute la Maçonnerie moderne.
René Guénon, Études sur la Franc-Maçonnerie et le Compagnonnage, tome 1, Éditions Traditionnelles, 1971, p. 13-14 ; (nous soulignons)